Skip to main content

Full text of "Lettre a M. Charles Chabroud : sur son Rapport de la procédure du Châtelet, fait les 30 septembre et 1er octobre 1790, à l'Assemblée nationale ; [motto: 4 lines]"

See other formats


M.  CH  A 

S zr  R son  rapport  de  la 

îelet  y fait  les  30  Septembre  et  i ootobte 

1790  y â V Assemblée  Nationale ^ 


Nec  quidquam  public æ merces  tant  venais  fuît  quant 
vocatorum  p£rfdia.  Tacit,  ànnaîîa,  lib,  XL 


Aucune  denrée  ne  se  vendoît  plus  publiquem 
•dans  la  capkale  du  monde  que  la  perfidie  des 


oj  ^3(3’ 


L E T T R E 

M.  CHARLES  CHARROUD, 

SrrR  son  rapport  âe  ta  procédure  du  Chd)- 
telet  y fait  les  3o  septembre  et  x^r  octobre 
. 179^  > d l^dssemblée  Mationale,^ 


O af  dît  que  eeM  qui  commence  par  être 
coï^i^ptew  doit  finir  par  êtré  corrompu. 
Tetre  rapport , Monsieur  sur  les  crimes  des 
^ Cito^et  six  octobre  178^  , prouve  à la  France 
indrignee  qu  H bien  être  corrompu 

d’avance  et  bien  avide  ^ pour  se  déclarer 

CORRUPTEUR  DE  u’oPïKrorc  PUBLIQUE , daiis' 

h;  tribune  (k  \â,pius  auguste  assemblée  de 
l-  unwers  r..  et  n’est-ce  pas  sé-  dëciaTer  tel  ^ 
cpie  de  couvrir  te  attentas  teipius^  effroya- 
hleadu  voMe  Se  Ja  justice  armé é dii  glaive 
1^  Ipi  j*  Vous  avez,  pollué  votre  .sacerdoce 
politique,  en asservissant l’éloquence  , cette 
reine  de  la  littérature  , au  plus  coupabié^ 
" A 2; 

\ 

\/  - . ' 


l’astuce 


(pie  vous  avez  de 
ciétruire‘la  jo 


comme  au  plus  vil  des  emplois.  Votre  âpolo^ 
çe  du  , crime,  nous  rappelé  les  te.ups  des 
oW,  , :aes  , tous  ceux 

il  etoit  plus  question  de  prononcer  la 
que  d’instruire  le  procès  , puis- 

qu  .lisetoient  manifestement  coupables  (i). 

vous  vous  êtes  cru  dn  , parce 

-.-oit-ce,  paa^ 

r -VT-v.-r-r^  , ; . .4'“'^.  -^sçnce  ^ que  vous 
azrè  -aHntfe  d’uhé  cause ‘ qui  est  celle  de 
tCTTs  les  soitverains  et  de  tous  les  peuples  dni 
respectent  une  anrorit^  les  bonnes  mœurs 
et  les  loiz  ? Les  passions  , îa  haine,  la  pm-- 

Iq ; ’ ^ -®f®Lldffi9?»:cl.;  peuvent-ils  .se 
. ”“d®4;c-rfri9f  #W9;ï:#'échl,,avecce^te 
nioderaîion^e^ette.jpipa,ssibili;lé  ,,  qualités 

premo^fe^^^de^  les  plus 

gianus  d’ûnpLg^nde  n , les 

OP  fSfPë^tiv-es  du  trône  , Ijlioirt, 
,s^,,semblables  ? ..  ..j 

Ecpjt-ce^pouE- np^pç  encore  le  péuple 
; erreurs, je^  de- ciiiHesq  -que  votre  dialeo  . 
tique  qmtrppophage^rdénaturé.  presque  tous 

les  luits  prouyês  par  les  déjosîtions  ? Quelle 


folie  tentative  ? Le  peuple  François  a pu  être 
trompe  , séduit  et  égaré  ; mais  ce  peuple 
restera  à jamais  inséparable  de  soii.  roi  ; 
leurs  intérêts  sont  indivisibles;  la  France 
ne  peut  exister  qu’eii  rûbnarcliie  : exposer 
cette  vérité  , c’est  la  démontret  jùsqtia  Té-  ' 
videncé.  ' ' 

Etoit-ce  en  prenant  le  contre éseiis  de 
tout  ce  que  l’amonr  , Faffecîioïi , la  fecon- 
noissance  , le  caractère  national , la  raison 
et  l’équité  inspirent  et  prescrivent  / que  ybüs 
pouviez  espérer  de’ faire  des|)rcsélité3  PNoii  t ' 
vous  n’avez  pas  la  bonliommie  de  "croire-  qn^ 
moins  on  a de  rapport  avec  la  ’vérité  , 
pins  on  est  sûr  d’obtenir  la  coiifianc,/;^ 
Latet  anguis  in.  herhâ et  voici  le  mot  l #f } 
r énigme  : Il  en  est  de  la  vérité  cormnè  ^ 
l’intégrité  même lune' et  l’autre  dispafois-' 
sent  dès  que  le^  rapporteur  d’un é^caûsé  se'  \ 
rend  attentif  à l’intéfêt  de  mentir  impii-- 
deniment.  ' ' . " ' ‘ 

' Vous  allégueriez  en  vain'  , a’après"  les 
Céthégus  et  les  Oolnhell'à  , qù’art  temps 
des  proscriptions  on  ne  veut  point  dé'èou-  _ 
pables  , mais  seulement  des  martyrs. 
vous  répondra  : c’étOit  donc  pour  app?’^]^^  3 
des  ^bourreaux  à' l’appui  de  votre  tavyooit* 

A3: 


la  patrie 


veulent 


3US  avez  juge  daujs  le  sens  de 
^ution  les  dépositions  les  plus  ikleles  à 
religion  du  serment  ? Les  juger  d’après  ce 
sens  , n est-ce  pas  abusef  du  plus  saint  des 
pouvoirs  ? N’est -ce  pas  violer  les  loix  divines 
liumaines,  <Je  sens  ne  connnande-t-ii  pas 
ppression  , la  spoliation  , et  .meme 
maslsacre/  des  véritables  aruis  de 
U monarcliie  bien  ordonnéf 
éternelles  et  sacrées 
impérieusement , mais  équitablement , que 
les  délits  et  les  crimes  soient  jugés  sans 
acception  , ni  exception  de  personnes  et  de 


rangs.  Et  vous  , Monsieur 


- nation 
patriotiques  , 
prononcer  sui 


>upable  audace 
crimes  de  leze-m 
en  vertus  mora 
vous  vous  permette^ 
s et  les  juges. 

lapporteur  qui  entre  dans  la 
üoutable  des  tribunes  avec  Tintendon  for- 
melle  de  dénaturer  ou  d’éluder  les  faits  , 
par  cette  intention  seule , est^  déjà  préva- 
ricâteu. 

^Si,  à l’intention  d’altérer  les  faits  pour 
se  pouvoir  des  loix , se  joint  celle 

des  témoins  irréprochables  , le, 


( 7 ) 

^rëvaïieatèuî*  ël©  la  loi  est  alors  uîi 

JURE  , un  SACRII-EOE  , Un  CALOMNIATEUR  , UH 
BÉNONCîATEüR.  INFAME. 

> Mais  dans  cette  liypotliese  , plus  le  rap- 
porteur est  coupable,  et  moins  il  devien- 
dra dangereux  ; son  éloquence  ne  rappellera 
ses  auditeurs  que  le  murfriuve  des  feuilles 
du  tremble  ; car  , au  défaut  de  témoins  , 
Fombre  même  des  mecbans  déposé  con- 
tre eux.  Et  d’ailleurs  les  honnêtes  gens 
savent  que  la  calomnie^et  les  dénonciations 
sont  comme  le  poison  , le  crime  des  Suiliusy 
qui  n’ont  pas  d’autres  armes  contre  les  gens 
de  bien. 

Vous  avez  donc  abusé  de  votre  mission 
et  de  vos  fonctions , en  transgressant  vos  pou- 
voirs pour  usurper  une  autorité  qui  a ré- 
volté vos  commettans.  Tel  que  Minos  et 
Radamanthe , c’est  de  l’enfer  que  vous  avez 
emprunté  vos  moyens  pour  justifier  vos  for- 
faits; mais  une  teinture  a la  Chabroud, 
loin  de  blanchir  les  coupables  , ne  peut 
qu’aviver  la  noirceur  du  crime. 

Vos  diatribes  , Monsieur  , sonV  très-di- 
gnes de  l’ame  de  T^ybere  ; mais  elles  n e- 
toufferont  pas  la  voix  de  Téquité  , ni  les 
justes  réclamations  de  l’innocence.  Vous 

A4 


-(S)v  ■ 

avez;  juge  tons  les  témoins  cle  la  procëddrer 
Ün  châtelet  d’api^s.  yousrmême  ; . vous  iea, 
avez  calomniés  , il  ne  manque  plus  rien  à. 
leur  gloire.  Voila,  Monsieur  , le  jugement 
de  FEurope  , qui  sera  celui  de  la  postée 
■Tité..  . . 

L un  de  vos  sphinx  révolutionnaires  a dit 
a rassemblée  nationale  : ce  le  moment  n’est 
:»  pas  loin  où  les  nations  n’auront  plus  ni 
ï>  despotes  , ni  esclaves  ; où  la  liberté  , ré-, 
U gnant  sans  rivale  sur  les  deux  iiémispheres, 
35  réalisera  le  vceu  de  la  pliilosophie  ; où 
P l’influence  de  cette  philosophie  conquer- 
3>  ra  l’Europe  entière  à des  notions  qui, 
P trouveront  dans  toutes  les  contrées  des 
j>?  missioin^naikes  et  des  pp^oséeitesa?.  Quelle 
philosophie , bon  dieu  J quels  apôtres  , et 
quels  catiiécuinenes  !,  - ■.  , 

^ est  donc  vrai  que  c’est  pour  parvenir 
a ce  but,  soi-disant  populaire  , que  des  têtes 
fougueiisea  , des  imaginations,  exaltées  par 
clps  nipbi lieux  hypocrites , ont  institué  cette 
Ï OGE  aoüGE  qui  à pour  maximes  la  ues^ 

TEGCTION  . DES  EQîS  , e’ÉGALïTÉ  DES  RANGS  , 

Ut  niêîîie  celle  des  biens  ; c’est-à-dire  d’anéam 
tir  tous  |es  pactes  de  famille  et  de  réunions. , 
d’étpiilTcr  tous  les  suntimens  de  lu-m.turQ- 


et  les  cris  de  la  coiisciëncô  , de  briser  a-la-^ 
fois  tous  les  grands  ressorts  des  sociétés  ci;^ 
viles  , morales  et  politiques  î 
' La  LOGE  ROUGE , née  cl  un  adultéré  commis 
à Edembeurg  ^ dans  la  Loge  Ecossoise  , est 
la  fiile  de  la  perfidie  et  de  l’égoïsme",  dé- 
guisés sous  les  noms  spécieux  de  patriotisme 
et  de  pliilanthropie,  Foible  en  naissant,  les 
auteurs  de  son  être  lui  donnèrent  le  lait  y 
les  secours  et  les  soins  que  riiermaplirodite 
'Target  a prodigués  à la  constitution  , sâ 
fille  chérie.  Nourrie  des  principes  que  nous 
dévoilerons  plus  bas  , elle  devint  adulte  et 
nubile  à la  dixième  année  de  son  âge.  A cette 
époque , ses  parens  la  firent  aller  à Avignon  ; 
et  comme  elle  ne  pouvoit  y fréquenter  la 
bonne  compagnie  , elle'  s’affilia  avec  les 
•apostats  et  les  brigands  , dont  Avignon  est 
l’asylé  connu.  Son  coup  d’essai  dans  cette 
ville  fut  un  coup  de  maître  ; c’est-là  c^u’elle 
a préparé  la  révolution  c|ui  a fait  arborer  , 
dans  celte  nouvelle  Edeii  , fétendard  de  la 
révolte. 

En  1780  , Avignon  s’est  fait  deux  affdiées; 
l’une  à Paris  , connue  sous  les  noms  du 
CoxTRAT  Social  et  de  S aixt- Alexandre  ; 
r^utre  ^ à Bordeaux  , qù  elle  a pris  le  noin. 


d’EroïjL^  SjeBojîf 


iwlmpliéês  am  point  en.  e^me  dnng 
presque  toutes  les  capitales  de  Tiknrope. 

. Cette  secte,  qui  cberche  à^ s’établir  isur 


les  cendres, dVn  embrâseïuejit  généml , esa^ 


ses  postuians  au  secret  le  plus  inviciabie, 
art  &mtisHie  ^ a raujfeition  en  tout  genre  ^ 
auxproîets  les  plus  hardis,  au^  entreprises 
extrêmes , par  des  images  de  terreur , de 
supplice  et  de  mort , tels  que  les  poignards 
dont  elle  arme  ses  îmlssionnaires  ^ les  cbaines 
dont  elle  charge  ses  adrersaires  , les  livres 
d’airain  sur  lesquels  elle  grave  les  proscrip»* 
tiens  de  ceux  qui  ne  pensent  ou  n’agissent 
pas  d’après  elle.  Ses  initiés  prononcent  un 
serment  horrible.  ( i ). 

■ Une  fausse  pliilanthropiê  , une  popularité 


illusaîre , sont  ses  moyens  ; ils  y servent  d’en- 
veloppe à des  desseins  dont  la  sanglante 
fable  est  remblême.  Plus  redoutable 


que  les  mystères  de  Cérès  , qui  introdui- 
sirent dans  la  Grèce  le  mépris  pour  les  ser» 
mens  et  pour  les  contrats  les  plus  sacrés  , 
cette  association , pour  échapper  aux  loix , 


(i)  Voyez  l’ouvrage  inûtxxXk  i la  Loge  Rou^ê  dévoilée 
a toutes  les  têtes  couronnées» 


( n ) . , f . 

aux  mœurs  -,  à l’autorité  légliîme  , s’est  fait 
un  culte  particulier,  à la  faveur  duquel, 
semblable  à ces  feux  souterreins  qui  dévoren* 
les  entrailles  de  la  terre  , elle  prépare  une 
explosion  qui  doit  la  dévaster  : l’bydre  de 
la  révolte  est  son  précursieur  ; l’anarchie  et 
la  dévastation  sont  ses  triomphes.  , 

Seiiez-vous , Monsieur  le  député  , de  œtte 
secte  , de  cette  ligue  dont  votre  rapport  fait 
le  panégirique  ? J’ai  le  droit  de  vous  faire 
cette  question  /puisque  vous  êtes  mon  agres- 
seur injuste  ; et  d’aüleurs , si  l’on  peut  com- 
battre un  ennemi  visible  qui  descend  dans 
l’arêne  , j’ai  le  drïâi  de  dévoiler  les  piégés 
de  l’artifice  et  du  mensonge  dont  vous  avez 
feit  tisage. 

En  eë-et  , votre  rapport  s^X  la  proceto^ë 
jdu  Châtelet  n a-t-il  paspcmr  base  Jes  maxiraes 
de  la  secte  qne  ron  a dévoilée  à les 
souverains  , et  qui  a pour  objet  et  poiTi* 
de  faire  des  folies  humaines  autant  de  spv"^' 
cuktions  de  fortune  ; de  doininer  sur  l’opi- 
nion , en  faisant  la  conquête  des  esprits 
crédules  ; de  régner  despotiquemeiit  sur  les 
peuples  égarés  et  soulevés  contre  leurs  chefs 
légitimes,  et  d’attacher  adroitement  sa  chaîne 
au  plus  has  étage  ^ pour  arriver  à travers 


( 


, . 

lesruineset  la  dévastation  jusqu’au  plus  élevé? 
^ Ses  initiés  , ses  zéiateurs  , ses  apôtres 
iorment  des  cercles  ou  comités  qui  corres- 
pondent entr’eux  d’une  extrémité  de  l’Eu- 
rope'a  1 autre-  ils  ont  des  voies  de  commu- 
nication aussi  mystérieuses  que  leurs  cliiffres, 
eurs  signes  , leurs  hiéroglyphes.  Chaque  fi- 
liation a ses  missionnaires  ou  ses  freres 
attacher  aux  peuples  de 
Europe  le  bandeau  de  l’illusion.  Ces  apôtres 
e ia  finirberie  reviennent  dans  les  cercles, 
munis  de  notes,  d’observations  et  de  dé- 
alions  de  toute  espece  ; et  comme  chaque 
membre  d’un  cercle  appartient  également 
a tous  les  autres  , il»  sont  initiés  dans  tout  ; 
on  etir  rend  compte  des  dispositions  popu- 
laires ^ dn  cara.ctere  et  des  projets  des  gens 
en  place,  des  ministres,  des  princes  rëgnans; 
et  cest  ces  résultats  cpidls  ëcliafaudent 
leurs  plans  de  conjuration  , et  ces  systèmes 
perfidie^  avec  lescpiels  on  peut  tout  pré- 
voir , tout  préparer  , tout  oser,  tout  entre- 
prendre,^ ou  tout  empêclier. 

Voil^ , Monsieur  , les  moyens  odieux  de  ' 
cette  association  cpii  corrornDt  et  menace  , 
l’espece  liumaiiie.  Voici  le  serment  oue 
pa’ôtent-sos  inities.  ■ — . 


A 


pareils  et  amis 
roi , à bienfaite 


. «t  Je 

33  elle  lit  à 


liens 


àîiiere 


5 , à, maîtresse  , 

eniaitenr  et  à tout  liomine  à cpi 
30  j’ai  promis  loi , obéissance  , gratitude  ou. 

service  , pour  exister  dans  une  autre 
?>  spliere.  - 

Je  jure  de  révéler  au  elle  F qiie  je  re- 
connois  tout  ce  qiie  j aurai  vu  , fait  ^ 
X>  lu. , entendu  , appris  ou  deviné  , et  même 
5:>  de  reGlierclier  et  épier  ce  qui  ne  s’offri» 
roit  pas  à mes^vœux  ; d’iionorer 
5^  Toffana  , comme'uri  moyen  sûr  ^ prompt 
X»  et  nécessaire  de  purger  la  terre  par  la 
35  iriort  ou  riiébétation  de  ceux  qui  cher-. 
» cheroient  à avilir  la  vérité  ou  à l’arracher 
» de  mes  mains 


L’idée  de  ce  blasphème  , ce  serme 
crilége  de  détruiré  fout  ce  qui  se  trouv  o 
opposition  avec  les  forfaits  , ne  pouvoient 
entrer  que  dans  l’aiiie  abjecte  et  sordide 
-de  quelques  monstres  , et  dans  le  coeur  gan» 
gréiié  de  quelques  c ausidiqües  qui  y de  con- 
cert , ont  formé  réntreprle  de  subjuguer^ 
une  nation  dupe'de  leurs  manœuvres  depuis 


i t4  y 

qitî{^z?é  moîs  , et  qm  en  géra  Bientôt  fa  de- 
pIoraBk  yktime.  Mais , Monsieur  le  légiste  I 
€(B  n est  pas  à;  des  PKAncs-SALiEns  que  vous 
ferez  iifosîon.  Eh  !;  ne  vous  souviènt-il  pas 
dha  sort  que  vos  semblabîesoprouverentiftu- 
treéois,etpréparerent  aux  légions  d'Auguste^^ 
que  les  Germains  exterminèrent  parce  qu’ils 
etoient  indignes  de  voir  des  Monsainis  dé- 
générés au  point  d’élever  des^  tribunes  de 
vantotirs  a cote  des  faisceaux  ^ et  d’exposer 
la  gloire  y la  force  et  la  vertu  au  sifflement; 
des  vipères  ? Ne  craignezr-vous  pas  , am- 
bitieux forcenés-,  que  le  monarque  des. 
François  ne  vous  dise  un  jour , comui© 
Auguste  dit  a Varus  (i)  : imilJieureuœ  l 
rertds-moi  mes  légimis  l Les  avocats  , danSe 
cette  occurrence  , n’avoient  servi  qu’à  pré^ 


(i)  /’/awxfaconte  des  Germains  , que  lorsqu’Hs  fîren4^ 
périr  Vatus  et  ceux  qui  l’accorapagnoient , iis  s’achar- 
nèrent particuiiéremern  contre  les  avocats  aux  uns, 
ils  erevoient  lés  yeux , iis  coùpôient  les  mains  aux 
autres;  et  l’on  vît  un  barbare  qui  disoif,  en  tenant 
3 la  main  la  langue  d’uiK  de  scs  victimes  , qn’ii; 
avoit  arrachée  av^nt  de  lui  coudre  la  bouche  : 

Cissi  enfin  de  siffler.  Flor,  lit.  m cap,  r.2.  ; 


( î5  ) 

parer  une  catastrophe  qui  fit  trembler  sur 
son  trône  le  premier  et  le  plus  heureux 
empereur  de  la  terre. 

Sic  uabis  , improbe,  y foewas  î